L’art de la thérapie : fini le “travail personnel”, vive le chemin d’amour de soi !

Bénédicte M
5 min readJul 11, 2020

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Arrête de travailler sur toi, amuse-toi et apprends à t’aimer dans la joie !

Photo by Lili Popper on Unsplash

J’entends souvent les personnes autour de moi, dans les sphères liées au développement personnel que je fréquente, dire “je dois travailler sur moi”, “je vais encore devoir bosser ça”, “je ne suis pas prêt.e, pas assez ci, trop cela”… Ainsi, chaque nouvelle peur identifiée, chaque traumatisme qui surgit du passé, remonte à la surface, et se manifeste dans le présent, chaque émotion jugée comme négative qui apparaît, est formulée comme objet d’incomplétude, comme nouveau sujet de labeur et d’étude.

Et je dois bien l’avouer ici : j’en ai marre. Marre de l’auto-flagellation du développement personnel. Marre de ne jamais être assez bien, assez vrai.e, assez prêt.e. Marre de toujours se dire qu’on doit bosser, que ça doit être dur. Marre d’entretenir des discours de peine, de difficultés, de labeur, de blessures. Non moi je n’ai pas envie de “travailler sur moi”. A vrai dire, je n’ai plus envie de travailler du tout, mais c’est un autre sujet !

Je mesure de plus en plus que tous les mots sont importants, qu’ils soient formulés à haute voix ou non. Travailler vient du latin tripalium qui veut dire torture. Alors stop, oui, arrêtons de nous torturer nous mêmes avec des pseudo chantiers forcés pour soi-disant nous faire du bien et nous libérer in fine. En fait, acceptons que l’on soit parfaits comme l’on est, c’est-à-dire dans nos imperfections, avec toute la palette de nos émotions qui se révèlent et nos blessures qui remontent. Embrassons la colère, la peur, la détresse, la jalousie, l’exaspération, l’indifférence, le découragement, l’angoisse… Laissons les venir et accueillons les. Elles sont là pour nous parler. Jouons avec elles.

La thérapie est pour moi un chemin de libération, un réel chemin d’amour de soi.

C’est comme partir à la rencontre de notre nous enfant, de notre histoire aussi, pour mieux nous comprendre et nous accepter. C’est un chemin d’intégration, pour guérir des événements passés non résolus qui se répètent dans notre vie car ils viennent nous rappeler des souvenirs douloureux qui n’ont pas été exprimés sur le moment et sont restés enfouis comme des boulets émotionnels que l’on traînerait derrière nous. Ces histoires non résolues limitent notre potentiel d’action aujourd’hui.

Chaque émotion qui ressurgit dans le présent est ainsi une opportunité de comprendre et d’intégrer un traumatisme passé. Et quand cela est fait, nous sommes libérés, apaisés, plus entiers, plus complets. Et pouvons passer à autre chose. Se comprendre soi est un énorme cadeau. Pour nous, comme pour notre entourage. Chaque colère, tristesse, angoisse est là pour nous enseigner quelque chose sur nous. Si l’on commence par regarder notre vie ainsi, chaque journée devient une occasion de prise de conscience. Et alors, chaque émotion forte est un messager pour résoudre une blessure passée. Alors, la vie devient un jeu, un réel amusement. Si je m’énerve contre quelqu’un, me révolte d’une situation ou bien suis profondément attristée par une autre, je sais que cela m’est spécifique, que c’est lié soit à mon histoire personnelle, soit à un traumatisme collectif, soit à une douleur vécue dans une vie antérieure.

Voici un exemple concret :

J’ai été fortement blessée et attristée d’une amitié qui s’est éteinte, récemment. Je n’ai plus reçu de nouvelles d’une amie proche après avoir été ensemble comme les 2 doigts de la main pendant plusieurs mois, le tout après une petite histoire assez anodine (pour moi !) de désaccord sur l’application des règles du confinement. En regardant cette situation, je me suis rendue compte que je souffrais de la même peine quand une relation amoureuse s’arrête et qu’elle ne se transforme pas en amitié ensuite. Le fait de couper des liens amicaux ou amoureux du jour au lendemain m’est insupportable.

Alors, je suis remontée à la blessure originelle : en primaire, je me souviens très bien du jour où mes 2 meilleures amies m’ont annoncé, au retour du déjeuner : “1, 2, 3 : on n’est plus ta copine”. Ca m’avait marquée, j’avais pleuré, erré seule dans la cour de récré, sans avoir d’adulte à qui me confier. Au collège aussi, j’avais revécu une scène similaire, orchestrée par les 2 mêmes amies d’ailleurs, qui m’avaient éjectée du groupe des filles cools après un déjeuner à la cantine. J’ai enfin compris, intégré et je peux prendre soin de cette petite Bénédicte blessée, la rassurer, la prendre dans mes bras, la cajoler, et vivre plus paisiblement les ruptures de lien brutales peut-être à l’avenir. Inch’allah :)

“Pas de boue, pas de lotus.”

Grande citation bouddhiste, notamment répandue en France par Thich Nhat Hanh (cf mon récit de mon séjour au Village des Pruniers).

Photo by Xuan Nguyen on Unsplash

On a souvent peur d’ouvrir la boite de pandore quand on commence un “travail sur soi”, une thérapie quoi. On a peur que ce soit un puits sans fin, que l’on découvre des atrocités sur notre histoire, des vécus refoulés. En tous cas, c’était le cas pour moi. J’avais peur du chemin qui se présentait, mais en même temps, j’avais besoin de réponses, j’en avais assez de souffrir, de répéter les mêmes schémas. Alors, j’ai plongé. J’ai vu différents types de thérapeutes : coach de vie, énergéticien, guérisseur, voyante, tirant les cartes ou pas, hypno, psy… Il y a probablement autant de thérapies que de thérapeutes et je découvre de nouveaux outils chaque jour presque et je trouve cela fascinant ! Nous avons tout à notre disposition pour prendre soin de nous, les outils sont multiples : EMDR, hypnose, focusing, ESPERE, thérapie comportementale, travail énergétique, canalisation, …

Chaque thérapeute et chaque technique m’ont apporté des éléments de réponse et j’ai tracé ma route à chaque fois un peu plus légère, déposant sur le chemin des paquets que je trainais depuis longtemps, qui étaient lourds et me ralentissaient.

Alors, la thérapie est pour moi un véritable parcours d’empuissantement.

C’est un voyage intérieur, un cadeau pour soi et pour ses proches. C’est beau. C’est apprendre à se comprendre mieux soi et donc apprendre à s’aimer. C’est accepter que la vie est toujours en mouvement, que l’on continue d’avancer sur le chemin en s’allégeant, pas à pas, en redevenant de plus en plus Soi.

2 points de vigilance en cours de route :

1/ “Ne pas faire de ses prises de conscience de nouvelles croyances” merci pour ce message @Mallory Malmasson ! Il est important de ne pas figer les diagnostics. Comprendre oui, et continuer d’avancer. Intégrer, intégrer. Nous sommes une matière vivante, en plein mouvement permanent, et tous les individus autour de nous également.

2/ Ne pas se destituer de sa responsabilité individuelle : le thérapeute accompagne, il est là pour cheminer avec nous, mais nous sommes responsables du chemin, souverains dans notre royaume pour prendre les décisions, choisir ce qui nous inspire, convient. L’accompagnant n’est pas une personne qui par miracle va nous sauver. C’est nous qui allons franchir les murs de pierre, escalader, avoir peur, transpirer. Il est là pour nous guider dans ce chemin, nous montrer les pas. Et cette posture est déjà précieuse.

Alors joyeux cheminement à vous si vous aussi avez décidé de plonger dans votre intériorité ! Racontez-moi, je trouve cela passionnant !

Bénédicte.

Pour plus d’amour, toujours

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Bénédicte M

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