L’un des sens de la vie

Bénédicte M
6 min readDec 28, 2020

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Faire des erreurs, vivre le mouvement pleinement, ressentir. Pourquoi suis-je ici ? Je me le demande souvent. Peut-être trop souvent même.

J’ai l’impression d’être une éponge. D’absorber toutes les informations extérieures et de les contenir en moi, puis en pressant, je vois ce liquide qui coule, se déroule ailleurs, sort de moi, différent et le même à la fois.

Chaque expérience, chaque moment est capté par mes sens. Les informations sont parfois claires, concrètes, factuelles, objectives et aussi souvent beaucoup plus subtiles. Parfois je ressens des choses à partir des situations extérieures, mes sens s’agitent, les voyants rouges s’allument, je ne sais pas pourquoi mais je m’excite à l’intérieur. C’est impératif, je sais que je dois réagir, bouger, donner une réponse à ce mouvement interne. Alors, souvent, ai-je capté des informations de manière inconsciente. Et c’est la beauté de la vie pour moi : mes émotions, sensations, sentiments me guident. Mon corps entier est au service de la vie.

Tout ce que je vois, ce que je sens, ce que je ressens, est précieux. C’est un cadeau qui me sert à vivre le moment présent pleinement et à tirer le meilleur de la situation.

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Une croyance : l’incarnation

Je choisis mes croyances au regard de cette question : est-ce que cette croyance m’est utile, est-ce qu’elle me fait du bien, m’aide dans mon quotidien ?

Ainsi, par exemple, croire à une vie après la mort m’apaise, me permet de relativiser l’enjeu de mon expérience terrestre actuelle, de vivre légèrement sans me soucier de la fin, de l’après, d’être pleinement présente maintenant.

De même, je crois en l’âme et l’incarnation. Je dois vous avouer que c’est plutôt récent. J’ai réfuté tout dogme religieux pendant longtemps et cette terminologie me semblait assez rébarbative, presque enfantine même. Et puis, j’ai laissé le doute s’installer. Je me suis dit “pourquoi pas ?”, “et si j’y croyais, qu’est-ce que cela changerait ? serait-ce une croyance utile ?”. Sous cette perspective, dès lors, j’ai réalisé la valeur de cette croyance en l’existence de l’âme. Cela m’apporte une certaine légèreté quant aux enjeux et problématiques auxquelles je suis confrontée. Me dire que mon âme a traversé des siècles et inscrit des schémas à transcender potentiellement dans cette vie ou une autre, m’allège. Je crois que je ne suis ni responsable directement ni coupable entièrement des actes, situations, difficultés que je rencontre et qui se produisent dans ma vie. Et oui, cela me fait du bien, m’apaise. C’est donc une croyance utile.

Par ailleurs, je crois aussi que les expériences corporelles viennent confirmer ou infirmer certaines croyances. Quand je pose une question à l’univers, que j’appelle Gigi, comme Gilbert, l’univers, mais au féminin, Gilberte, là pour me guider, m’aiguiller, m’aider — oui je crois aussi en la légèreté dans le quotidien et avec les “choses spirituelles”. Bref, quand je demande à Gigi de l’aide ou une guidance, je reçois souvent des réponses dans la vie matérielle. Par exemple, j’ai récemment posé l’intention de vivre la renaissance. J’ai alors reçu en cadeau spontanément lors d’un Noël entre amis un bain sonore improvisé. Portée par les mains d’environ 10 personnes, soutenue par la chaleur des corps, et bercée par leur chant, émue par la vibration des voix, j’ai ressenti l’amour universel. J’étais dans une forme d’extase divine. Dans la lumière pure. La beauté. L’harmonie. C’était magnifique de ressentir cela dans mon corps physique. Puis, assez maladroitement et sans le faire exprès, mes amis m’ont posée au sol délicatement. Le sol était froid, dur, solide. Après la douceur extrême, le cocon suprême, le contraste était frappant. Violent. Impitoyable. Dégoûtant. Détestable. Alors, j’ai compris ce que cela signifiait de s’incarner. Comment pour l’âme il pouvait être compliqué de se laisser entrer dans la matière.

J’ai eu un accident de vélo aussi, et j’ai très brièvement senti mon âme partir, vu la lumière blanche et revenir, choisir que ce n’était pas le moment.

Ces expériences ont ancré ma croyance. Cette croyance est réfutable. Je la questionne moi-même régulièrement. Toutefois, tant qu’elle est à mon service, elle se trouve dans ma boîte à outils personnelle de tous ces petits trucs et astuces qui me font la vie bonne. Chacun choisit ses croyances. Chacun choisit de se faire du bien ou non et comment. Je suis pour la liberté individuelle basée sur l’expérimentation, pas l’uniformisme aveugle.

Les émotions à notre service

Notre âme s’incarne donc dans un corps. Mais pourquoi donc ?

A travers notre corps qui comprend le corps physique mais aussi les corps énergétique, émotionnel et psychique, nous recevons des informations. Notre corps, dans la matière, nous guide.

Arrêtons nous par exemple sur le corps émotionnel, un moyen passionnant et utile de capter des informations et les mettre au service de notre chemin.

Le mot émotion vient du latin « ex movere » l’émotion vient à la fois de : “ex” signifiant au dehors et “motus” signifiant mouvement. « movere » voulant dire s’émouvoir, remuer, bouger, ébranler, agiter. Ce qui donne à l’émotion la caractéristique de ce qui nous met en mouvement.

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Il existe des émotions dites de base : 4 ou 6 selon les écoles. La joie, la peur, la colère et la tristesse auxquelles on ajoute aussi le dégoût et la surprise. Ces émotions nous amènent un message.

Les peurs sont très utiles par exemple. Elles sont là pour me protéger. Quand mon radar capte un danger potentiel, alors oui, mon système intérieur se met en alerte. Et c’est sain ! Je peux alors réagir, me préserver. Etre vigilante, changer d’avis, de direction, renoncer. M’adapter quoi. Ecouter mes peurs est ainsi essentiel à ma survie. Comme les animaux qui grâce à leur sixième sens pressentent l’arrivée d’un tsunami et partent se réfugier dans les terres. Quand j’écoute le subtil, les signaux faibles, je peux me fier à mon intuition et me préparer pour faire face aux dangers.

La joie à travers notre corps de jouissance est un moyen délicieux de savourer la vie aussi. Aller vers mon plaisir, ce qui me fait du bien. C’est un choix même. Une revendication d’ordre politique presque. Chaque jour je me demande comment je peux me faire la vie bonne. Qu’est-ce que je ressens ? Je peux même me projeter, m’imaginer dans la situation A ou B et ressentir physiquement ce que cela me procurera d’avoir fait ce choix.

La colère est saine pour moi aussi. Elle me met en mouvement vers des zones qui sont intolérables pour moi, qui me permettent souvent d’indiquer mes limites, de clarifier les frontières de mon royaume intérieur et d’y agir en tant que souveraine, qui décide et tranche, même brutalement si nécessaire. Dans un autre genre, les manifestations permettent d’exprimer la colère de manière collective. Elles sont l’expression sociétale d’un désarroi, d’un besoin fondamental non respecté. Je respecte profondément la colère.

Et derrière la colère, il y a souvent la tristesse. J’essaie de l’accueillir pleinement à mon échelle ces derniers temps. Laisser couler les larmes. M’autoriser à ressentir la déception, la peine, le désespoir. Mes blessures passées se réveillent souvent à l’aune de situations nouvelles. J’accepte désormais de plus en plus de me laisser plonger dans ce que cela révèle. Ainsi récemment, un séjour collectif m’a rappelée ma blessure de rejet d’enfant. A l’école primaire, j’étais revenue un midi accueillie au portail par mes 2 meilleures amies qui avaient énoncé en coeur “1, 2, 3 : on n’est plus ta copine”. A l’époque, je n’avais personne auprès de qui pleurer, j’avais ravalé mes larmes, étouffé ma tristesse. Et elle avait besoin d’être entendue de nouveau, exprimée. Cette petite fille en moi avait besoin d’être consolée. C’est en cela que sert aussi la tristesse, être soutenu.e par les autres. Cocooné.e. A condition de s’autoriser à se montrer entier, vulnérable dirait-on même si je n’aime pas bien ce concept. Mon aversion pour les modes probablement.

Etre en lien avec mes émotions : les voir déjà, les accepter ensuite, les comprendre peut-être et éventuellement les dire, les expliquer. Voici un beau challenge pour cette incarnation pour moi déjà ! L’un des sens et la magie de la vie. L’indécence et l’âme agit de la vie.

Émotions, sensations, sentiments sont à notre service. Notre corps nous permet de capter, toucher, sentir la force de la vie. A nous d’en faire le meilleur usage. D’en prendre soin. De l’écouter.

Avec amour pour la matière,

Bénédicte

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Bénédicte M

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