Semaine 9 ~ Remercier
La semaine dernière était notre première semaine post-confinement.
Nous n’avons pas retrouvé la liberté totale de mouvement mais le champ des possibles est désormais plus large : plus de plage horaire limitée pour faire nos footings, plus de contrainte de temps pour s’aérer en journée, plus d’isolement total. Toujours quelques contraintes pour nous autres Parisiens : pas de déplacement à plus de 100km et pas de réouverture des espaces verts (on ne parle là bien sûr pas des bars, restaurants, théâtres & co, ce sera pour plus tard inch’allah !).
La vie extérieure a donc repris doucement.
Les premiers jours de déconfinement ont été durs pour moi. Il y avait comme un goût amer lié à ce mélange étrange entre le retour du trafic et du bruit associé dans la ville et le climat de méfiance et d’anxiété qui y règne avec ce bal masqué ayant envahi les trottoirs. J’ai eu l’impression de sortir de prison. Et je saisis bien les conditions privilégiées dans lesquelles nous étions en fait en détention. J’imagine le choc pour ces détenus qui sont libérés après des années enfermés.
Certes le monde des possibles était de nouveau ouvert, mais, par où commencer ? Que faire ? Où aller ? J’ai fait le choix de la stratégie des petits pas : revoir progressivement des amis, un par un d’abord, et puis prendre le temps surtout, aller dans la nature aussi, qui m’avait tellement manqué pendant toute cette période, aller faire mes courses un peu plus loin que mon quartier, flâner, m’aventurer, sans avoir peur des policiers. Et puis, une fois ces quelques jours de réadaptation passés, entrecoupés de moment de confort dans ma “prison” dorée, il était temps de célébrer, s’amuser, danser, profiter.
Je crois aussi que le spleen post-confinement était lié à une profonde volonté de changement que je voyais avortée. Une envie de radicalité. J’ai profité de ces 2 mois pour prendre le temps, contempler, vivre au présent, m’écouter. Comment garder ces habitudes qui m’ont tant apporté ? Conjuguer vie extérieure et intérieur et trouver un équilibre ? C’est le défi de cette semaine !
En tous cas, j’ai continué à dessiner. J’ai préféré un format plus abouti, sans la pression du “1 dessin par jour” mais “1 moment pour dessiner le plus souvent possible”. Il y a encore plein de mots que j’ai envie d’illustrer. Voici en tous cas une habitude que je souhaite préserver. Une pépite que j’ai dénichée, qui pendant trop longtemps était restée cachée.
Alors merci le confinement pour m’avoir permis de m’explorer, de m’offrir un voyage intérieur de qualité. Certes forcé, mais c’est souvent dans le chaos que l’on grandit. Je remercie donc cette période pour tout ce que j’y ai appris. Je pense aussi bien sûr aux âmes qui sont parties, aux familles qui ont souffert, aux coeurs meurtris. Je ne peux rien faire que vous envoyer de l’amour et de la paix. Tout passe. Un jour, un moment. La douleur, le chagrin, la peine. La vie reprend. Et pour nous tous, jamais vraiment comme avant.
Bénédicte,
Pour plus d’amour, toujours
