Sortir du cadre ~ Le coeur à l’ouvrage

Bénédicte M
6 min readDec 8, 2022

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Un élan irrésistible, une force irrépressible.

Cette petite voix qui trotte dans la tête, qui chahute l’existant. Un appel de l’être, qui invite à aller de l’avant. Redistribuer les cartes, jouer un nouveau coup. Parce qu’on le sent, parce que c’est juste à cet instant, parce qu’il est temps. Parce que le cœur le dit, il bat si fort, il sait, il nous guide. Il crie “Oui oui ouiiiii, c’est ça qui est juste, bon, beau, bien pour toi ! Vive la vie qui te traverse et l’expansion de ton être !”.

Photo de Casey Horner sur Unsplash

Sortir du cadre, c’est se mettre à l’écoute du cœur.

Que dit la force en moi qui me pousse vers ce qu’il y a de plus vivant à l’intérieur pour le manifester à l’extérieur ? Quels appels de l’âme se font entendre à travers les signes, les synchronicités ? Comment est-ce que je m’autorise à me mettre à l’écoute de ce mouvement, de la vie qui désire s’exprimer à travers moi ?

J’ai été touchée récemment par un film produit par mon amie Valérie Zoydo, “Du coeur aux actes”, qui présente le parcours de dirigeants engagés dans un cursus d’un an avec le Heart Leadership University. En suivant leurs élans de cœur, ces leaders osent inventer une nouvelle forme de leadership : celle qui met leur humanité au centre de leurs actions. C’est émouvant, beau, vibrant de voir que c’est possible d’avoir le courage de diriger autrement, de créer de la valeur différemment. Car il s’agit bien de cette force dont nous parlons ici depuis le début : le courage.

Courage : du latin « corage », soit « cor ou cœur » plus le suffixe « age » qui indique l’action du verbe, c’est-à-dire le cœur à l’ouvrage.

A mon échelle, plusieurs fois dans mon parcours de vie, j’ai déconstruit mes acquis, mes croyances, mes certitudes, pour écouter la voix de mon cœur.

Il y a eu mon premier pas de côté professionnel par exemple. J’ai débuté ma vie professionnelle par 4 années de conseil en stratégie. J’étais toute lancée dans une carrière bien tracée, aux rémunérations et responsabilités augmentant significativement chaque année. Et puis, à un moment, la petite voix en moi s’exprimait de plus en plus fort et m’invitait à aller ailleurs. Après quelques résistances, j’ai finalement décidé de l’écouter et j’ai démissionné pour rejoindre une start up en vogue de l’économie sociale et solidaire, BlaBlaCar. J’ai pourtant diminué mon salaire d’un tiers et redescendu sur “l’échelle sociale”. Mon cerveau faisait la liste des arguments contre et il y en avait beaucoup, mais mon cœur, lui, pétillait à chaque entretien. Mon sourire et les étincelles dans mes yeux parlaient d’eux-même et je savais au fond de moi que démissionner et rejoindre BlaBlaCar était la bonne décision. C’était plus fort que moi, irrépressible. Cela me mettait en joie.

3 ans plus tard, mon cœur m’invitait à me lancer dans l’aventure entrepreneuriale et à partager mon amour pour le bien manger à travers un podcast et des programmes en ligne. J’ai refusé un poste gratifiant et intéressant pour suivre cet élan et ne l’ai jamais regretté même si nous avons clôturé notre entreprise depuis. Je me souviens. Je menais de front les 2 processus : je travaillais en freelance pour mon client qui voulait m’embaucher. On vivait de très belles expériences. J’avais même été à San Francisco et San Diego pour rencontrer l’équipe sur place… Et en parallèle je rencontrais des entrepreneurs, réfléchissais à mon projet de création, en parlais avec une amie… Et je sentais toute l’énergie que ce projet contenait, qui ne cherchait qu’à être libérée, se déployer et qui attendait les bonnes conditions pour s’exprimer.

Le jeu en valait largement la chandelle. J’ai été portée par cette puissance créatrice très belle et je suis heureuse d’avoir vécu cette aventure. Je me réveillais la nuit pour coucher mes idées sur papier et jem’enflammais pour les mettre en œuvre. J’avais le cœur ouvert et des étincelles dans les yeux en en parlant. Je rêvais, et j’œuvrais pour transformer ce rêve en réalité. C’était très bon de me sentir motivée par cette force d’action qui vient du cœur.

Il y a aussi certains moments où je n’ose pas, où je me limite, où je reste bien dans le cadre. Dans ces moments, il s’agit de déjouer les pièges de mon mental, qui me freine et me contient dans ma zone de confort.

Un enseignant m’a justement averti :

“Attention à votre voix intérieure : elle qui énumère tous les arguments contre, et liste toutes les raisons pour lesquelles vous ne devriez pas commencer ou continuer telle activité qui vous tient à cœur : soyez vigilant et ne vous laissez pas berner. ( Au contraire, c’est souvent le moment de persévérer, vous engager de plus belle et vous remettre à l’écoute de votre coeur.”

Et oui notre petit ennemi à l’intérieur, celui qui nous veut du bien mais nous met souvent des bâtons dans les roues, c’est le mental, la raison, le sens critique. Quel que soit le petit nom qu’on lui donne, il peut être plus ou moins développé selon notre éducation et notre cheminement personnel. Le mien est assez balaise je trouve.

Mon mental a saboté tout plein de mes rêves et d’élans de cœur, et je crois que j’aurais encore plus profité de mes ( 37 années de vie si j’avais su moins l’écouter par moments.

Je voulais faire un teacher training de yoga par exemple, et mon mental m’en a maintes fois dissuadé, a démoli le projet et anéanti toute lueur d’espoir. Peut-être un jour m’autoriserai-je à vivre cela ? In fine, cela ne dépend que de moi.

Il y a cette phrase de développement personnel qui m’énerve : “Tout est juste”. Je l’utilise aussi pour me rassurer oui, mais au fond, franchement, c’est parfois simplement une façon de me trouver des excuses. “Oui c’est juste que je ne sois pas partie faire cette formation de yoga parce que j’ai fait telle et telle chose à la place…” Je crois plutôt que je n’ai simplement pas eu le courage. Je n’ai pas osé, je n’ai pas franchi le cap. Cela me rassure peut-être de garder des rêves pour plus tard, “quand j’aurai le temps, l’argent, la disponibilité, quand ce sera le bon moment…” ? Je vis autant mes choix que mes non-choix. Je suis la seule responsable de mon cheminement. C’est peut-être cela qui est juste : écouter mon coeur dans la limite où mon mental consent ?

Photo de Remi Clinton sur Unsplash

Ce qui est beau, c’est que chaque nouveau choix, nouvel élan, nouveau rebond, nouvelle pulsation ne sont qu’un prochain pas. Peu de choses sont définitives et irrémédiables.

Depuis ce premier saut vers l’inconnu, mon cœur m’a guidée vers d’autres aventures, expériences, rencontres, qui ont chacune apporté leurs lots de réjouissance et/ ou de désillusions. Peu importe, en suivant mon coeur, je suis en mouvement, j’ose, je bouge. Je me sens vivante.

J’ai envie de finir par ce petit poème :

J’entends mon cœur battre tellement fort

Ça pétille dans mes orteils

Ça frétille dans mon ventre

Je suis vivante

Je suis vibrante

J’entends mon cœur battre tellement fort

Il est relié à la pulsation de la terre

Il guide mes pas

Inspire mon souffle

Expire mes mots

J’entends mon cœur battre tellement fort

Que c’est beau

Je me revois fœtus

Quelques cellules s’unissent

Et le voilà mon petit cœur

Qui a décidé de venir vivre cette vie là

J’entends mon cœur battre tellement fort

Je ne peux m’endormir

Il fait trop de bruit

Apporte tant de lumière

Je ne peux que le suivre, l’écouter

J’entends mon cœur battre tellement fort

Et une larme coule sur ma joue

Tout doucement

Elle glisse depuis le coin de mon œil gauche

Elle est fraîche, presque froide

Merci, magie de la vie

Pour chaque battement de cœur

Pour chaque pulsation de la terre

Pour chaque élan de vie

Alors, toi qui m’a lu jusqu’ici (merci !), que dis ton cœur aujourd’hui ? Vers quoi t’appelle-t-il maintenant ici ? Que te souffle-t-il à l’oreille avec amour et tendresse, pour le meilleur, pour l’ouverture et le déploiement de ton être ?

Depuis mon cœur à ton cœur,

Bénédicte

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Bénédicte M

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